Lundi 12 mai 2014 : la longue attente pour le visa birman
Retour en Birmanie, pays dont je ne me lasse pas. Bientôt, je ne compterai même plus le nombre de fois que j'y suis allé. Ce coup-ci, je suis bien décidé à découvrir des endroits où je n'ai jamais mis les pieds. Parmi eux, il y a Loikaw, la terre d'origine des Padaungs, plus communément appelés les femmes girafes. Ces femmes au long cou. Je vous raconterai plus tard sur ce blog.Après trois jours à Bangkok, je m'apprête à retrouver des conditions de voyage un peu plus compliquées, notamment en termes d'hébergement et de transport. Mais d'abord, il me faut obtenir le visa birman à l'ambassade du Myanmar à Bangkok.
A mon grand étonnement, il y a encore plus de monde qu'en janvier dernier alors que c'est la basse saison. Une file d'attente interminable aussi bien pour déposer les documents que pour récupérer le visa.
Il me faudra deux heures pour les démarches du matin et une heure l'après-midi. Explication à cette forte affluence : l'ambassade était fermée le vendredi et le sera le lendemain de ma venue, mardi, pour cause de congés. En comme c'est fermé les samedi et dimanche, beaucoup sont ceux comme moi à s'être repliés sur le lndu. L'essentiel étant que j'ai le visa en poche.
Mardi 13 mai : Soir de pleine lune à Yangon
J'ai pris le vol Air Asia de 16 h 30, arrivée vers 17 h 15 (avec le décalage horaire de 30 minutes) à Yangon. Je change de l'argent à l'aéroport où le taux est un des meilleurs du pays : 1 euro = 1315 kyats. Je ne retrouve pas le taxi collectif pour le centre ville à 5 $ alors je me rabats sur un taxi normal à 7000 kyats pour rejoindre l'hôtel que j'ai reservé, le Agga Youth Hotel dans la 12ème rue.
La circulation dans les rues de Yangon est infernale, les rues et les parcs bondés de monde. C'est jour de pleine lune et célébration du Vesak. Les Birmans ont sorti leurs plus belles tenues pour ce jour de fête.
Mon chauffeur me dit que je suis son premier client. Je peine à le croire, mais vu le grand nombre de taxis dans la ville, la concurrence est vive et il me dit peut-être vrai.
Mon hôtel est dans une petite ruelle, avec un personnel accueillant, parlant bien l'Anglais. La chambre à 23 $ est petite, correcte, propre, avec la clim', une petite TV et la wifi qui fonctionne à merveille, de l'eau chaude et un calme appréciable dans cette ville grouillante.
Le soir, petit tour dans le quartier où les étals de fruits et légumes sont de sorties. Les étals d'insectes aussi... C'est la saison des fruits exotiques : mangues, ramboutans, mangoustans débordent des stands. J'en ferai une cure, car ce n'est pas dit que j'en trouverai autant tout au long de mon parcours.
Le soir, je mange dans la rue. Une bonne soupe de noddle sur un premier stand (1 000 k) et comme je ne me sens pas rassasié, je retourne dans une petite gargote près de l'hôtel pour un riz avec du porc (1 500 k).
Mercredi 14 mai : Entre manifestation
et marchés bondés de monde
Un petit déjeuner à la Birmane m'attend à l'hôtel. C'est-à-dire que c'est léger, avec une omelette, deux morceaux de pain, un café et des fruits. Mais j'ai déjà vu pire en quantité. Le matin, la chaleur n'est pas encore accablante. Je file à proximité de la gare des trains afin de dénicher un billet de bus pour Loikaw.
Un Birman va m'y aider car peu de compagnies font cette destination, encore ignorée des touristes. Je trouve un ticket pour le lendemain, départ à midi et arrivée prévue au petit matin. Trajet estimé entre 16 et 18 heures. Ca promet d'autant plus qu'il ne reste plus qu'un siège, tout au fond et que ce n'est pas un bus VIP. Le prix : 19 500 k. On m'avait prévenu que je paierai plus qu'un local car le prix normal est plutôt que 12 000 ou 13 000 k.
Un petit tour à la MTT (Myanmar Travel Tourism), près de la pagode Sule, où comme d'habitude les informations sont dépassées. Après un long moment, on me dit quand même que Loikaw est ouvert aux étrangers, alors que c'est effectif depuis près d'un an et demi sans autorisation. On m'apprend aussi que je ne pourrai pas sortir de la ville sans autorisation, je me rendrai compte du contraire une fois sur place.
En face de la MTT, des Birmans campent sous une toile de fortune. Ils manifestent par rapport à leurs terres qui ont été expropriées par le gouvernement. En échange de la perte de leurs terres et de leurs maisons, ils n'ont obtenu que le strict minimum. Ils m'annoncent qu'ils manifestent leur colère depuis maintenant 54 jours, à ce même endroit. Chose impensable il y a encore quelques années, lorsque les manifestations étaient interdites par le régime en place.
Je repars vers mon hôtel en admirant l'animation dans les ruelles où ont pris place des marchés. Les activités ralentiront vers 11 heures lorsque la chaleur se fait étouffante. Moment que je choisis aussi pour me cacher sous un parasol à abuser du bon thé. A regarder les Birmans s'émanciper. Les coupes de cheveux qui s'occidentalisent, pas toujours avec le meilleur goût. De voir quasiment tout le monde avec un I-phone entre les mains, même les moines se mettent à la page.
Pour autant, le thanaka sur les joues et les longyis que portent les hommes font toujours partie intégrante du paysage.
L'après-midi, le temps tourne à l'orage. Et j'ai droit à une violente averse. La vie s'arrête dans les rues de Yangon, les bâches protègent les étals, les piétons se font plus rares et très vite, on a les pieds dans l'eau.
Après la pluie, la vie reprend son cours. Un aperçu de ce qui attend ceux qui prévoient un voyage en Birmanie au cours de l'été. Il fait nettement moins lourd, mais ça ne dure pas bien longtemps. Je fais une pause au Ice Berry, une sorte de fast food à la mode birmane pas loin de mon hôtel. L'établissement s'est aussi spécialisé dans les pizzas qui allient le sucré et le salé. On aime ou on n'aime pas...
En fin de journée, les étals empiètent sur les rues principales. Les vendeurs s'imposent et frolent les voitures. En même temps, le ciel s'assombrit, le vent se lève et la pluie fait son apparition. Je fais quelques provisions dans un supermarché, qui sont de mieux en mieux achalandés. J'y trouverai d'excellents yaourts. Le soir, repas dans le petit resto à l'angle de la rue de mon hôtel. Riz, porc et brocolis : 1 500 k. Très bon et pas mal fréquenté par les locaux.
Jeudi 15 mai : A l'aube dans les rues de Yangon
Ce matin, réveil à 5 h 20, car j'ai envie de voir l'animation à l'aube dans les rues de Yangon. La température est agréable, la circulation est encore très limitée. Les moines a
rpentent les rues et font l'aumône.
Quant aux marchés dans les rues, ils redoublent d'activité en ces premières heures de la journée. Je me faufile entre clients et vendeurs. La plupart des femmes portent des colliers de fleurs dans les cheveux, ce qui leur donne encore plus de charme avec le thanaka sur les joues.
Il est 9 h 45, je quitte l'hôtel, trouve un taxi à 6 000 k pour la station de bus d'Aung Mingalar, au nord de la ville. Il fait si chaud et la circulation est si intense que je somnole. Le chauffeur me lance quelques phrases en Anglais, je réponds par l'affirmative, sans vraiment comprendre ce qu'il me dit.
Une heure de trajet, j'arrive devant mon bus pour Loikaw. Il y a déjà du monde qui attend. Un bus qui n'a rien à voir avec les bus VIP pour les destinations les plus touristiques. Mais il faudra faire avec et faire preuve de patience car le trajet s'annonce long. Je vous raconterai tout cela, dans le prochain épisode.
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