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Le blog de Christophe

Le blog de Christophe

La Birmanie (Myanmar) de la côte ouest de l'Arakan, aux montagnes de l'état Shan, en passant par le delta de l'Irrawaddy, l'état Kayah, l'état Chin et les coins les plus reculés du pays... Vingt ans d'expérience à vous faire partager avant votre départ pour l'aventure.


Premiers pas à Taunggyi, une grande ville à la campagne

Publié par Christophe sur 10 Novembre 2019, 16:54pm

Je n'avais traversé Taunggyi que pour me rendre par le passé sur le site de Kakku. J'ai décidé de franchir le pas et de me poser quelques jours dans les environs de la capitale Shan, une ville surprenante et animée avec des airs insoupçonnés de campagne.

 

Mercredi 2 octobre : Entre rizières et cultures

C'est à Aye Thayar très exactement que je vais m'arrêter dans l'après-midi, à quelques kilomètres de Taunggyi, la quatrième ville du pays et capitale de l'état Shan, que j'aperçois dans les montagnes. Je pose mon sac dans un hôtel un peu particulier, la Dreamland guesthouse qui ressemble plus à l'extérieur à un parc d'attraction.

A cette adresse, des chambres simples (13 $) ou des dortoirs. Et pour ne rien vous cacher, ce n'est pas la grosse affluence : je suis le seul client. Je suis accueilli par une femme dont l'Anglais est limité, mais suffisant. Deux jeunes filles l'accompagnent, jouent et font le ménage de temps à autre. J'ai le droit à une chambre correcte et originale avec des baleines peintes sur les murs. Ce n'est pas très couleur locale, mais je m'y ferai.

Pour me repérer, j'utilise le seul vélo en état de la guesthouse. Un vélo qui ne semble pas avoir servi depuis un bout de temps. Mais bon, il fera l'affaire pour une petite sortie.

Pour éviter la route principale qui mène à Taunggyi et qui grimpe pas mal, je m'aventure dans des petites routes à travers les cultures. Je suscite pas mal de curiosité dans la population. Il faut dire que les touristes se font rares dans ce secteur, privilégiant davantage le lac Inle voisin ou empruntant la route pour le site de Kakku. Avec une exception quand même, le festival des ballons de Taunggyi en novembre, où c'est la cohue et tous les hôtels sont quasiment complets pour l'occasion.

Avec mon VTT - qui a déjà bien vécu - je me retrouve à l'intérieur des terres. Je croise des femmes lavant des carottes énormes dans un cours d'eau, tandis que d'autres trient du maïs ou cueillent de gros haricots. Des hommes labourent comme dans l'ancien temps en utilisant un boeuf. Un travail usant avec la force des bras, mais qui n'empêche pas un agriculteur de me saluer avec un grand signe en prime.

 

J'emprunte de petits chemins à travers rizières et diverses plantations, et me retrouve nez à nez avec une jeune fille. Je lui demande ma route car j'ai l'impression que je m'égare. Peine perdue, elle ne parle que deux ou trois mots d'Anglais. Elle est juste capable de me montrer son père qui travaille dans les champs et qu'apparemment elle aide.

Je préfère rebrousser chemin car j'entends au loin les premiers signes d'un orage. Je retrouve la route principale et arrive pile-poil à l'hôtel pour m'abriter d'une pluie intense.

Le soir, je tombe sur un resto où la bière coule à flot. Pour moi, ce sera riz-poulet à la Chinoise pour 4 000 k. Très bon. 

Jeudi 3 octobre : jour de marché à Taunggyi

Ce matin, je me douche à l'eau froide avant de me rendre compte qu'il fallait patienter cinq minutes avant que l'eau chaude n'arrive. Au rez-de-chaussée, je découvre qu'une salle est aménagée pour les repas et m'y attend un buffet avec café à volonté, bananes, pain, miel... rien que pour moi et des Shan noddle que la patronne vient me servir. Excellent.

En sortant, il me faut à peine deux minutes pour trouver un véhicule bâché afin de m'emmener à Taunggyi (400 k) où c'est le grand jour de marché. On accède à cette ville de 200 000 habitants par une montagne, qui ne pouvait que décourager le cycliste occasionnel que je suis.

Le taxi collectif s'arrête à deux pas du marché, particulièrement grand et animé avec la présence de nombreux Paos. Je me régale à faire le tour des différents étals et ne vais pas rester seul bien longtemps. Un petit monsieur birman en tenue Shan m'aborde et se présente à moi dans un parfait anglais. 

 

L'homme âgé dit avoir travaillé comme ingénieur en Australie et aux Etats-Unis. Il se fait un plaisir d'aller à la rencontre des rares touristes étrangers qui se présentent dans la ville. Nous voilà partis pour un grand tour du marché où il me montre quelques spécialités Shan et me propose à plusieurs reprises de m'arrêter dans des échoppes pour boire ou manger. J'accepte deux fois et lui fais comprendre que je ne peux pas manger toutes les cinq minutes. 

Taunggyi est une ville assez bruyante et à proximité du marché des engins refont la route tandis que des véhicules tentent de se frayer un chemin dans les allées du marché.

Mais curieusement, il suffit de s'écarter un peu de l'artère principale pour très vite retrouver un peu de calme et avoir l'impression d'être dans un village de montagne. On se retrouve dans de petites ruelles avec des habitations plus basses, certaines maisons en bois, des petits commerces traditionnels et des rues assez pentues. Ca me rappelle presque certaines villes de montagne en Amérique du Sud. Bref c'est un peu la campagne à la ville.

On atteint un monastère d'où on jouit d'une vue magnifique sur la région. En contrebas, la vallée, les cultures et même au loin, un aperçu du lac Inle. Cet endroit doit être fascinant au lever du jour ou avant la tombée de la nuit.

Mon accompagnateur tient absolument à m'inviter chez lui. Une petite maison où il me présente une de ses filles avec qui j'échange quelques mots en Anglais, mais qui fait très vite la timide. Mon guide du jour veut encore m'inviter à manger, je ne sais pas comment lui dire que je suis déjà rassasié.

On quitte la maison, après avoir bu le traditionnel thé, puis direction un nouveau tea shop où cette fois un étudiant tient absolument à converser avec un étranger. Il regrette que ses cours se basent exclusivement sur des livres et qu'il n'y ait jamais d'échanges verbaux avec des anglophones. Voilà qui est fait, même si je ne suis pas le meilleur spécialiste en Anglais.

 

On continue notre chemin à travers les ruelles étroites à flanc de montagne puis regagnons le marché. Avant que je ne quitte mon guide du jour pour un transport collectif en direction de Aye Thayar. Avec un chauffeur qui refusera mon argent une fois arrivé à destination. Et avec un large sourire qui me fait dire qu'en Birmanie, rien n'est comme ailleurs.

Vendredi 4 octobre : Dernière balade dans la campagne autour de Taunggyi

Ce matin, je prends tout mon temps à la guesthouse. J'ai pas mal crapahuté ces derniers jours, avec un petit rhume en prime dont j'ai du mal à me débarrasser. Peu après 9 heures, je sors de la guesthouse avec mon vélo attitré sans freins. J'ai demandé à la gérante où voir des villages typiques et surtout des Birmans qui travaillent dans les champs.

Elle m'indique une route un peu au hasard me semble-t-il. Pas bien grave, j'aime bien rouler sans réel objectif. J'emprunte les routes les moins cabossées et celles aussi où il y a le moins de trafic. Coup de chance, au bout de 15-20 minutes à pédaler, je tombe sur un marché encore animé.

J'abandonne le deux roues et fais le tour des étals. A voir leurs gros yeux ouverts sur moi, je me demande sincèrement s'ils ont déjà vu un étranger ici ? Bon après un petit temps d'adaptation, les vendeuses se dévergondent et semblent nettement moins impressionnées de ma présence. A tel point que certaines veulent être prises en photo ou me vendre des produits improbables comme un poulet ou un énorme poisson qu'elles veulent me mettre dans le sac à dos !

 

Le reste du parcours, je le passe à traîner dans des petits chemins, où habitations, commerces et écoles se succèdent. Je m'éloigne un peu plus et pénètre dans un monastère où les novices n'ont pas vraiment l'air surpris de me croiser. Je doute pourtant qu'ils rencontrent des tonnes de touristes ici.

Ils sont deux ou trois à travailler auprès d'un tas de cailloux, tandis que les autres se relaxent. Je m'approche d'un groupe de novices devant une grande malle qu'ils referment vite en me voyant. Une malle qui contient en fait un stock de produits d'hygiène du quotidien qu'ils distribuent entre eux. 

Quelques instants plus tard, j'observe des adultes jouer au football sur un terrain miniature, puis je pars en direction de la station de bus pour trouver à manger. Ce soir, ce sera riz curry poulet patates avec des plats hélas trop froids.

Le séjour à Aye Thayar s'achève. Ravi d'avoir découvert Taunggyi, un peu plus déçu par ses environs, un peu trop bruyants à mon goût. Mais du calme, je vais en retrouver, dès demain à Pindaya !

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P
BONJOUR Christophe. On suit le blog depuis pas mal de temps, nous aussi on est amoureux de La Birmanie.Nous aussi on aiment les sentiers moins parcouru. Partons aujourd'hui.(5eme visite) 3 nuits a Yangon puis Taungu - Loikaw - Sankar et lacs du sud - Pindaya - Mandalay et ses alentours. Voyageons jusqu'au 17 Dec. Il se peut que nos pas se croisent?<br /> Serait syampa de se retrouver au tour d'un la-pay-eh ou Myanmar beer? N'hesite pas a nous contacter -Moi Peter je suis anglais , ma femme Magali francaise. Coup de fil ou texte (mobile français)-0614440332 ou 0629805480. Sinon bon voyage et bon continuation. Attendons suite de blog Pindaya. On y sera dans +ou- one semaine!
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C
Bonjour Peter, désolé je reviens tout juste de Birmanie et le prochain départ devrait se faire en février prochain si tout va bien. Sinon pour une halte à Pindaya, je conseille le Cottage house tenu par une Birmane francophone et anglophone. Profitez bien. Christophe

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