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Le blog de Christophe

Le blog de Christophe

La Birmanie (Myanmar) de la côte ouest de l'Arakan, aux montagnes de l'état Shan, en passant par le delta de l'Irrawaddy, l'état Kayah, l'état Chin et les coins les plus reculés du pays... Vingt ans d'expérience à vous faire partager avant votre départ pour l'aventure.


Le soleil n'est pas encore levé sur Yangon

Publié par Christophe sur 23 Août 2018, 17:04pm

 

En Birmanie, la vie nocturne est plutôt très calme comparée à sa voisine thaïlandaise. A Yangon pourtant, les marchés de rue s'animent alors que le jour n'est pas encore levé, la station de bus Aung Mingalar s'anime avant 5 heures du matin et la pagode Shwedagon m'ouvre ses portes...

 

Mardi 23 janvier : Le premier visiteur à la pagode Shwedagon

J'ai bien vérifié dans le bus venant de Hpa An que la pagode Shwedagon ouvrait bien ses portes à 4 heures du matin. Plutôt que de réveiller tout le monde dans l'hôtel que j'ai réservé pour la nuit suivante, je me dis que ça pourrait être sympa de voir le lever du soleil à la pagode Shwedagon, le lieu emblématique de Yangon. L'occasion aussi de voir l'ambiance aux premières heures du jour.

A 4 h 30, un chauffeur de taxi (6 000 K) me dépose à l'entrée Est de la pagode. Prix d'entrée : 10 000 K. J'ai le droit à une petite fouille car évidemment je suis venu directement avec mon grand sac de voyage depuis la station de bus. Ce qui surprend les personnels de sécurité. C'est à ces derniers que je vais confier mon bagage, le temps de la visite.

Je remplace mon short par un pantalon, et le tour est joué. Il est 4 h 45, et je suis un des premiers sur le site, mais aussi le premier étranger. La ferveur commence à monter sur les coups de 6 heures avec des femmes qui arrivent avec les bras chargés de fleurs, les bougies allumées aux quatre coins de la pagode et l'encens qui brûle et dégage une odeur envoûtante. 

A ma grande surprise, je croise des visiteuses que je ne m'attendais pas à retrouver ici. Des femmes Palaungs, venus de l'état Shan, ont mis leur plus belle tenue et viennent prier dans ce lieu incontournable pour les Bouddhistes. J'ai essayé de discuter avec elles pour savoir de où elles venaient exactement, mais la barrière de la langue nous a empêcher d'échanger.

 

Les fidèles commencent à affluer tandis que les premiers touristes pointent leur nez. Ils sont quasiment tous postés au même endroit à attendre le lever du soleil avec leurs appareils photos imposants. Je préfère entamer un énième tour de l'édifice et photographier des scènes de prière comme avec ces nonnes vêtues de rose. Certaines jouent avec moi et se cachent pour ne pas être dans le viseur de mon objectif.

 

Le jour s'est levé et je redescends tranquillement récupérer mon sac. Je trouve un taxi (2 500 k) qui m'emmène à la Vibe In Guesthouse. Je récupère une chambre au rez-de-chaussée qui est bien confortable. Une bonne douche réparatrice s'impose. Vers 9 h 30, je sors de l'hôtel et vais en direction de la gare. Après Insein au début du voyage, je projette de m'arrêter dans un autre quartier, Okkapala. La balade est plutôt sympathique dans ce sens, où il n'y a nettement moins de touristes, si ce n'est aucun. En général, ils font la boucle dans l'autre sens, d'ouest en est. 

Je suis un peu fatigué et la lenteur du train, en plus de la chaleur, font que je pique du nez. Bref je vais manquer l'arrêt Okkapala et me retrouve à la station suivante à attendre le prochain train. Ici il n'y a rien d'intéressant, hormis observer le va-et-vient des avions à l'aéroport voisin.

Au bout d'une vingtaine de minutes, un autre train se pointe. Me voilà enfin à Okkapala qui finalement a des airs de campagne avec ces hommes en train de cultiver le corps à moitié immergé dans l'eau. A la sortie de la gare, des ébénistes s'affairent sur des meubles en bois. Pour le reste, le quartier est plutôt paisible et je m'y promène quelques instants avant de m'arrêter dans un tea shop. Ma présence surprend la clientèle peu habituée à voir des étrangers par ici. A la télé, il y a Silvester Stallone... passionnant.

 

 

En milieu d'après-midi, je regagne la gare centrale et me dirige dans le quartier tout proche, l'un des plus pauvres que j'ai pu voir à Yangon. Certains lecteurs penseront que j'ai l'esprit mal placé de me rendre dans un tel endroit qui par moment à des allures de bidonville. Sauf que je n'ai pas envie de me mettre de barrières et je veux aller partout en Birmanie, du moins là où c'est autorisé. 

 

Je pénètre dans des ruelles bordées de maisons vétustes, en bois et en tôle au milieu parfois des détritus et des eaux sales. Les enfants jouent à côté des déchets et ça ne semble pas les déranger plus que ça. Plus je m'enfonce dans le quartier, plus la misère est palpable. 

Au pied des maisons, il y a des petites trappes d'où passent des têtes. Ce sont en fait des habitations qui font à peine 5-6 m² et dont le plafond ne dépasse même pas un mètre de haut. A l'intérieur d'une d'entre elles, je rencontre une jeune femme et sa mère. Elles m'autorisent à passer la tête à l'intérieur, pour voir dans quoi elles vivent. A l'intérieur, faute de place, il y a le strict minimum et la cuisine ne peut se faire qu'à l'extérieur. Pendant que je les observe, elles me font comprendre qu'ils sont quatre à vivre ici. Inimaginable.

 

Je progresse dans le quartier, je remarque que toutes les religions sont présentes ici, bouddhistes, musulmans, hindouistes. Je m'arrête auprès de jeunes qui jouent avec des jetons et qui parlent une langue se rapprochant du Bengali. Un homme parlant Anglais m'aborde et me demande si ça va. Je le questionne pour savoir si ce n'est pas trop difficile de vivre ici. Il me confirme l'extrême pauvreté dans ce quartier. Lui est hindouiste, tandis que son jeune voisin, qui sourit à notre conversation est chrétien.

 

 

Des gens vivent ici de la récupération de plastique ou du verre. D'autres sont vendeurs ambulants, sans oublier les nombreux conducteurs de rickshaw qui, en cette fin de journée, ont laissé l'engin devant leur habitation sommaire. Un quartier dans lequel je retournerai encore à l'avenir, en espérant des jours meilleurs pour sa population.

 

Je longe la gare, passe devant la Sakura tower, puis Sule et le parc Mahanbandoola où juste à côté, des stands de nourriture ont pris possession des lieux. Il y a l'embarras du choix entre les noddles, les morceaux de porc à déguster avec des pics... Pour ma part, ce sera une mohinga à 500 k. Un délice. La nuit tombe, je regagne l'hôtel. Il me faut récupérer car la journée a été particulièrement longue.

Mercredi 24 janvier : D'un marché à l'autre

Ce matin, j'ai pris tout mon temps. La nuit a été excellente au Vibe In et le petit déjeuner correct. Ce soir, mon vol est prévu à 23 h 50 et le responsable de l'hôtel accepte que je garde la chambre jusqu'à 18 heures... gratuitement. Vraiment sympa.

Durant la matinée, je vais faire le tour des marchés en prenant des photos et en effectuant quelques achats comme du poivre de Moulmein et des noix de cajou du sud du pays. Après le marché chinois, je pénètre dans le marché couvert où les bouchers s'en donnent à coeur joie avec la viande. Un peu plus loin, c'est le coin des épices et des odeurs qui vous font voyager en Inde notamment. Dans le quartier Chinois, tout proche, je suis invité par le patron à visiter sa fabrique de nouilles. Il fait très chaud à l'intérieur et le personnel ne chôme pas. L'activité est intense.

 

Des marchés traditionnels qui contrastent avec les centres commerciaux flambant neufs qui poussent comme des champignons à Yangon. Le marché Bogyoke a vu naître, juste en face, un centre commercial moderne où se côtoient les plus grands marques. Bon il faut reconnaître que dans beaucoup de magasins, les vendeuses s'ennuient. Il faut dire que les articles proposé affichent des prix européens.

 

Je traverse ensuite le vieux marché Bogyoke et franchit les voies de chemin. Je découvre un quartier très animé et plutôt branché. Il y a des dizaines de restaurants thaïs, indiens, libanais, italiens... Un secteur que je n'avais pas encore exploré. Mais je le saurai pour le prochain voyage lorsque j'aurai un petit creux. 

Le midi, j'avais prévu de me faire un petit plaisir au Café sule, au rez-de-chaussée de l'hôtel Shangrila. Le buffet est annoncé à 26 $. Il y a des dizaines de plats, des poissons, quelques entrées, du fromage et même du camembert, du pain et surtout des desserts comme chez nous. L'après-midi, je me la coule douce. En fin de journée, avant de prendre un taxi (6 000 k pour l'aéroport !), je vais jeter un oeil à l'embarcadère, là où mon voyage avait commencé.

 

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C
Un peu avant le lever du soleil, le meilleur moment pour découvrir la Shwedagon ! Super article !
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C
Merci beaucoup pour le compliment ????
P
Ah Yangon et tous ses quartiers, il faudra plus d'un voyage pour découvrir cette ville. Aller à Shwedagon à 4h du matin. J'y avais pensé... mais trop fatiguée en début de séjour. Mais le coucher de soleil n'est pas mal non plus. Encore merci. Tes photos et articles sont un vrai régal.
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C
Merci à toi. Si j'avais dormi à Yangon, je n'aurai pas eu le courage d'aller à Shwedagon à 4 heures du matin. Mais à cette heure-là en descendant du bus et sans hôtel qui m'attend... ça change tout !

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