Il suffit de s'écarter un peu de Nyaungshwe, à vélo ou à scooter, pour découvrir tout le charme du lac Inle, ses petits villages au bord de l'eau, ses petits ponts qui enjambent les maisons, et ses habitants qui au quotidien ne peuvent se passer du lac.
Vendredi 25 janvier 2019 : A l'hôtel Immana Grand Inle, il y a des vélos gratuits à disposition. Une aubaine avant de se lancer dans un périple autour du lac. Pour ce premier jour, ce sera sur la route à l'est du lac, celle la plus empruntée par les touristes. La route y est en meilleur état que côté ouest, mais il y a un peu plus de trafic et notamment des camions.
C'est la saison de la canne à sucre. De nombreuses femmes sont chargées de les couper et les morceaux récupérés finissent parfois en tas sur des charrettes tirées par des boeufs qui sont certes plus rarement utilisées dans la région, au profit de tracteurs.
A peine coupées, les cannes à sucre sont acheminées dans des distilleries à ciel ouvert. On peut admirer la fabrication de l'alcool dans quelques femmes sur la route avec un accueil toujours aussi chaleureux de la part des ouvriers sur place. J'ai même eu droit à une petite dégustation.
Un petit arrêt ensuite à Maing Thauk, village au bord du lac et les pieds dans l'eau. Pour atteindre le village, il faut traverser un long pont en bois où des femmes vous attendent en bateau pour en faire le tour. Selon le nombre de personnes, le tour de 20 à 30 minutes coûte entre 3 000 et 5 000 kyats.
Une visite que je recommande vivement pour être au plus près des habitants du lac, des maisons sur pilotis, des jardins flottants et de toute cette vie sur le lac. La batelière offre même un petit cadeau à ses passagers, parfois une fleur du lac, parfois une tomate selon la saison. En navigant, on observe les habitants laver le linge, d'autres se laver dans le lac, tandis que les enfants jouent avec des cerf-volants ou barbotent dans l'eau.
Le reste de la balade à vélo, je vais m'amuser à emprunter des petits chemins qui longent le lac, les cultures et les rizières, tout en traversant quelques villages Pay Pin, Pan Nway, Tessepin... que je découvre pour la première fois et où les locaux sont tout surpris de me voir, pensant parfois que je me suis perdu.
Bref, une belle occasion d'admirer la vie au bord du lac, comme cette femme qui arrose son boeuf, une autre coupant du bois avec la même force qu'un homme ou encore ces Birmans travaillant dans la terre, parfois avec de l'eau jusqu'aux genoux.
Et encore une fois, tous ces oiseaux à admirer au bord de l'eau dont des cigognes que je n'avais jamais vues par le passé en Birmanie. Je repars en direction de la route principale, en longeant commerces, restaurants, hôtels de luxe qui attendent les rares touristes de passage.
Le soir, repas au Thanaka Garden, avec un poisson du lac Inle à 6 000 k. Un délice.
Samedi 26 janvier 2019 : Voilà bien longtemps que je n'avais pas emprunté la route à l'ouest du lac Inle. Un route en moins bon état que celle de la veille, mais avec un peu moins de circulation. De nombreux villages bordent la route et sont accessibles par de petits chemins en terre. Je vais m'y perdre à plusieurs reprises, pour découvrir au plus près le quotidien des habitants de lac.
Très fréquemment, on rencontre femmes et enfants se laver ou faire la lessive au bord de cours d'eau, très souvent en groupe. A chaque fois, on est accueilli avec le sourire. On est presque plus gêné que les locaux d'échanger quelques mots alors qu'ils font leur toilette.
De nombreux locaux travaillent dans les cultures et repiquent divers légumes. On traverse des petits villages avec des maisons sur pilotis où se mêlent piétons et petits bateaux, très certainement le meilleur moyen de transport dans la région.
Une jeune fille parlant un parfait Anglais nous invite dans sa maison sur pilotis, présente sa mère et offre le thé. Elle travaille comme serveuse dans un restaurant de Nyaungshwe et a appris l'Anglais au contact des touristes.
A côté d'elle, une fillette s'essaie au maquillage comme une grande, avec plus ou moins de réussite. Mais ça fait sourire tout le monde, elle la première.
La balade à vélo se poursuit sur des sentiers de plus en plus étroits pour atteindre des villages nichés entre le lac et les montagnes, où de nombreux locaux s'affairent dans les cultures. De temps à autre, on croise une charrette à boeufs transportant de la canne à sucre.
Une bien belle balade dans la campagne birmane, en dehors de la route principale et où l'on ne croise aucun touriste. Des chemins peu fréquentés des étrangers et ça se voit au regard parfois effrayé des enfants quand on s'approche d'un peu trop près.
Le soir, repas au restaurant Unique pas très loin de l'hôtel Immana Grand, notre cantine où la nourriture est servie fraîche.
Dimanche 27 janvier 2019 : L'hôtel Immana dispose de vélos plutôt en bon état, dont certains équipés de vitesse, ce qui n'est pas un luxe pour passer certains faux plats. On repart en direction de la rive ouest du lac, mais en prenant une route qui s'en éloigne un peu plus. En ce dimanche, on a l'impression que tout le monde s'est donné rendez-vous au bord des points d'eau pour la grande toilette et la lessive.
Les femmes sont accompagnées des enfants, ça lave, ça discute, ça joue avec des cerf-volants, ça sourit aussi en apercevant des étrangers. Tout en respectant l'intimité de la gente féminine.
Dans un autre village, il y a une fête avec des rencontre de volley-ball au niveau de l'école. Certains enfants ont mis leurs plus belles tenues pour l'événement et le maquillage qui va avec pour les filles.
On poursuit la route jusqu'au moment où on aperçoit des centaines d'oiseaux dans des marécages, dont des cigognes. On admire le spectacle quelques instants. Fascinant. Je n'avais jamais vu autant d'oiseaux dans les environs du lac Inle.
Dans l'après-midi, je vais pousser mon expédition jusque Kaung Maing, village très animé au bord du lac. Les rabatteurs pour les bateaux sont nombreux pour amener les touristes sur l'autre rive du lac, à Min Thauk très exactement. Je préfère me perdre dans le village, en traversant quelques passerelles instables pour être au plus près de la vie du lac.
Là encore des habitants se lavent, d'autres désherbent, tandis que de nombreuses spécialités culinaires sèchent devant les maisons. Principalement des galettes pour lesquelles j'assisterai à la fabrication ou des sortes de berlingots sucrés confectionnés à partir de pâte.
Sans oublier les graines de tournesol disposés sur des tapis ou les poissons qui sèchent au soleil et dont l'odeur est parfois répugnante. Dans ce village, il y a également possibilité d'assister à la fabrication du tofu.
Après avoir passé un bon moment dans ce village très vivant, retour par la route principale, en direction de Nyaungshwe. Le soir, nouveau repas à l'Unique restaurant.
Lundi 29 janvier : Inthein, un marché trop touristique
Ce matin, levé à 6 heures en vue de rejoindre le marché d'Inthein, l'un des plus populaires de la région du lac Inle, à un peu plus d'une heure de bateau de Nyaungshwe. On traverse le coeur du lac, avant de bifurquer vers une voie d'eau entourée de jardins flottants qui mène à Inthein.
Le lieu est très fréquenté des touristes et il vaut mieux s'y rendre de bonne heure, avant 9 heures-9 h 30. Un marché que j'avais rejoint par le passé à vélo !
Un marché des 5 jours, lieu de rendez-vous de nombreux Paos, dont les tenues sont reconnaissables avec les turbans autour de la tête. Aujourd'hui ce marché a quelque peu perdu de son charme avec la présence de nombreux stands de souvenirs, très souvent de grotesques copies vendues au prix d'antiquités.
On croise néanmoins de nombreuses femmes Paos venus faire leur emplettes, les bras chargés de marchandises, quand ce n'est pas la tête qui sert aussi à porter des sacs dont on ne sait toujours pas comment ils peuvent tenir en équilibre. Et quand en prime, il n'y a pas aussi un bébé dans le dos.
Un marché plaisant qui conserve encore une part d'authenticité mais où le tourisme s'incruste trop comparativement à des marchés plus portés sur les locaux comme Augban, Pinlaung ou Pekon.
Il y a encore un marché où il faudra que je revienne. A Taung To où il y a quelques années, les charrettes à boeufs étaient encore omniprésentes. Mais comme tout évolue si vite...